31/03/2018 – Trail des sauvages 2018 : Jour J
Et ça commence fort… Je me réveille assez tôt mais en regardant mon réveil (6h30), je me dis que je peux un peu flemmarder. Sauf qu’en réalité j’avais oublié de changer les heures la semaine auparavant ! Il est donc déjà 7h30 !
A 8h, c’est déjà assez stressé que je me sors du lit et me prépare à toute vitesse pour partir vers 8h40.
Heureusement, je trouve facilement le lieu de départ et récupère mon dossard rapidement.
Et je l’avoue, je ne suis pas trop rassuré avant de démarrer. 35km, c’est 5 de plus que ce que j’avais pu faire à la Primavera 2017 ou au trail de Liège métropole en 2016. Et je n’étais pas arrivé super frais… Bon ben faudra quand même y aller et essayer d’arriver au bout.
Départ prudent
A 10h, je démarre en milieu de peloton et je décide de courir assez cool même si je sais que les 3 premiers kilomètres sont assez faciles. Ils feront office d’échauffement avant la première grosse montée, l’hectomètre vertical.
Et je suis servi! Il s’agit de 100 mètres à quasi escalader entre les rochers et grosses racines. Pas évident, mais comme je suis encore frais, ça passe assez facilement.
Comment décrire ce que j’ai vécu par après ?
Franchement c’est difficile tant les moments difficiles ont côtoyés des moments de pur bonheur devant la beauté des paysages.
Le maître-mot c’est de courir cool. Même si ce n’est pas trop difficile en ce début de course, je m’économise dès que je peux. A chaque côte, je marche. D’ailleurs, vu les pourcentages, il me serait difficile de faire autrement de toute façon !
Ce qui me marque le plus, c’est l’absence de temps-mort. Même en descente, il est très difficile de se relâcher car tout est assez technique, il faut faire attention de ne pas se blesser. Et arrivé en bas des côtes, ça repart de plus belle ! Quelques centaines de mètres et ça remonte déjà !
Un ravito qui fait du bien
Même si mon allure n’est pas super rapide, j’avance au fil du Bocq. Je me retrouve ainsi dans un petit groupe et même si je ne connais personne, on se soutient mutuellement… L’éphémère compagnon de trail bien entendu 🙂
Vers le 17ème km, je suis rejoint par un concurrent venant de Braine l’alleud avec qui j’échange quelques mots. Un peu comme moi, il espérait s’approcher des 4h30 à l’arrivée. Mais vu notre temps à mi parcours… Ce sera plutôt 5h.
De retour à Evrehailles, le ravito arrive vers le 19ème km. Je suis vraiment content de pouvoir souffler un peu et boire un peu d’eau fraîche. Je n’ai que de la boisson isotonique sur moi, et ma bouche est déjà bien pâteuse. J’en profite pour manger quelques chips et tucs pour faire le plein de sel.
A côté de moi, d’autres traileurs n’hésitent pas à dire que le parcours est très difficile ! Voilà qui me rassure un peu sur ma performance du jour. Je ne me débrouille pas si mal que ça, finalement.
Après 2,3 minutes, je prends mon courage à 2 mains et décide de repartir, en compagnie de mon compagnon brabançon.
Passage dans la carrière d’Yvoir
Après une descente qui fait du bien, nous voilà entré dans la carrière d’Yvoir, avec ses décors d’une autre planète. Sensation étrange de se retrouver au pied d’immenses falaises rocheuses.
Pourtant, le relâchement n’est pas permis car pour sortir de la carrière, il va falloir monter jusqu’au sommet. Cette côte arrive au 22ème km et elle fait mal ! Content de voir le sommet !
La suite c’est une grosse descente vers la vallée de la Meuse et le passage à côté des voies de chemin de fer. Ce passage tombe à point nommé, il permet d’un peu souffler avant d’attaquer les 10 derniers kms.
Mais vraiment juste qu’un peu car quelques centaines de mètres plus loin… c’est reparti avec un nouveau mur ! 3km et quelques 180 m de D+ à avaler !
Au sommet, je commence tout doucement à être dans le dur… mais il reste encore quelques bornes à accomplir ! Plus de trace de mon compagnon brabançon, cette difficulté aura sans doute été encore plus compliquée dans son chef.
J’avance toujours, je passe le 30ème km et commence à dépasser d’autres concurrents, certains sont « au bout de leur vie ». De mon côté, ça tient. malgré quelques courbatures, j’en ai encore un peu sous le pied pour affronter les 3 derniers kms.
Le final… c’est une blague ?
L’espoir de finir sous les 5 heures n’aura pas duré longtemps car au loin, j’aperçois ce qui m’attend pour remonter sur Evrehailles.
Ce trail des sauvages 2018 est loin d’être terminé !
Après un passage assez sympa sur une ancienne voie de chemin de fer, on commence à remonter. D’abord dans les bois, sur un petit chemin en lacet.
Et puis… comment dire… Un espèce de côte tout en lacet totalement improbable.
On aperçoit un chalet un peu plus haut, et je me dis naïvement que le sommet doit être à sa hauteur.
J’attrape deux morceaux de bois et m’aide ainsi de mes bras pour gravir cette « colline ». Arrivé au chalet, certains traileurs sont assis, le regard un peu hagard… Eh oui, cette côte est loin d’être finie… En regardant sur ma droite, ça continue… en pire !
Pas le choix, faut y aller… Je me remet donc à la marche nordique et avance, pas après pas, mètre après mètre. Même si je râle beaucoup (désolé pour les traileurs à mes côtés…), mon mental ne flanche pas. Et au bout de 20 minutes (!!!) j’atteins enfin le sommet.
35km… et une rawette
34km au compteur, et on commence à entendre la musique d’arrivée. OK là c’est bon c’est fini…
Et non…
Au lieu de tourner à droite vers la musique, on prend à gauche sur un petit sentier super boueux et en descente ! Euh non, là ça ne va plus… Parce que qui dit descente… dit remontée !
Et oui, encore une montée… La dernière cette fois, mais les 35km sont déjà passés. Et dans ma tête, quand on annonce 35, c’est 35 et pas 36 ! Mentalement c’est très dur, je n’ai plus de jus. Je me traîne dans cette dernière côte et heureusement, l’arrivée n’est plus qu’à une centaine de mètres.
Je la franchirai après 5h15min et 36,4 km (1400m D+) de course
Conclusion
Que dire. Plus de 5h à parcourir des chemins improbables. Des moments de souffrance, des moments de partage, de chouettes rencontres.
Un parcours magnifique et super bien balisé, des montées, des relances, des descentes techniques.
Il y avait de tout dans ce trail des sauvages 2018. J’avais lu qu’il faisait partie des plus beaux trails de Belgique, et ce titre est mérité !
Bravo aux organisateurs (bailrun) pour cette 10ème édition au top.
Allez si je devais émettre un petit bémol, et encore… Sur 36km, un 2ème ravito solide serait en effet plus que bienvenu.
Je suis admiratif mon ami, franchement BRAVO 🙂 Tu es vraiment fort.
merci ! c’est dur mais j’adore ça 🙂