De retour un an après
Un an après participé à cette même épreuve, me voilà reparti pour le marathon de Bruges 2022 !
Je vous l’avoue je n’avais pas vraiment prévu de refaire une telle distance sur route cette année. C’est mon pote Bernard qui me l’a proposé et au départ, j’avais tendance à lui dire que j’allais passer mon tour. Mais voilà, mon autre pote Pierre a qui j’en ai parlé s’est mis en tête de réussir ce défi.
Alors OK, je me laisse tenter…
Mais avant cela, comme je l’ai dit à Pierre, un marathon, ça ne s’improvise pas, il faut s’y préparer sérieusement. Je reprogramme donc via Strava les mêmes entrainements sur 12 semaine qu’en 2021.
12 semaines d’entrainement
Vu nos emplois du temps respectifs, nous voici lancés dès fin juillet pour un programme de 3 sorties par semaine réparties de la sorte :
- une sortie « course facile » le mardi
- du fractionné le jeudi
- une sortie longue le dimanche
Avec Pierre, on respectera à la lettre ces différentes séances avec une belle motivation. Rien à faire à 2 c’est plus facile. On se fixe l’objectif d’atteindre un temps de 3h55 à l’arrivée sur la place de Bruges.
Il y a quand même eu un petit doute lors de cette sortie longue à la 9ème semaine où on doit courir au moins 30km. En effet, tant Pierre que moi avons souffert sur la fin, alors qu’on était en mode « course longue », à savoir 10,5km/h max. Bon, j’avais eu dur l’année passé sur cette même sortie, donc je ne me tracasse pas trop.
A la fin du programme, je pense que tant Pierre que moi sommes prêts. La condition physique est au top et on a tous les 2 perdu du poids.
Seul hic: 2,3 jours avant notre départ, Pierre se chope un « gros rhume ».
Le jour du Marathon
On y est, « chaud boulette », comme on dit par chez nous 🙂
Après être arrivé la veille et dormi à quelques kilomètres de Bruges, chez les parents de Bernard nous voici tous les 3 sur la ligne de départ. L’optimisme est de rigueur.
On se positionne dans le bloc des 3h45 en se fixant comme objectif de ne jamais se faire rattraper par le drapeau des 4h.
Le départ est donné à 10h précise et comme l’année passé, pas le temps de partir « cool », on est direct dans le bain et dans le rythme.
Bernard prend rapidement un peu d’avance sur Pierre et moi. La course est longue, je ne m’en fait pas et si je ne le rattrape pas c’est qu’il est plus fort cette année, c’est tout.
Les 5 premiers kms se passent très bien, avec Pierre on a un rythme d’environ 5h15 du km en moyenne. On prend de l’avance de façon naturelle, sans se griller c’est très bien.
A la sortie de Bruges, nous sommes toujours ensemble mais je remarque que je transpire énormément. Ça me marque parce que d’habitude je n’ai pas cette sensation d’être trempé comme ça. J’ai pris 2L dans mon sac, je n’y pense pas de trop et je bois quelques gorgées par ci par là de façon « trop » parcimonieuse.
Vers « le pont de la mort »
La suite c’est une longue ligne droite vers ce que Bernard et moi appelons « le pont de la mort ». En effet, on repassera par là vers le 30ème km, et on sait qu’on y souffrira…
Mais pour l’instant, me concernant tout va bien. Je me sens super bien et j’avale les km facilement, toujours sur le même rythme. Au 9ème km, Pierre ne me semble pas au top, il est à mes côtés, mais je perçois une grosse fatigue sur son visage déjà. D’ailleurs quelques centaines de mètres plus loin, sans vraiment le vouloir, je le distancie petit à petit.
Je franchis la barre des 10km après 53’06 ». Parfaitement dans le bon timing.
Sur le pont où le marathon se sépare du semi, j’aperçois Pierre à environ 300m derrière moi, il s’accroche.
En route pour la mer
C’est donc tout seul que j’entreprends le périple de 10km vers la digue de mer. Tout va toujours bien, je garde le rythme de 5:20 du km sans que mon cœur ne s’emballe trop. Par contre je transpire toujours autant.
Cette partie de la course est la plus sympa je trouve, on passe par des petits village, au pied d’un belle église romane du côté de Lissewege avant d’entrer dans la zone portuaire.
Je suis bien mon plan nutrition, à savoir un gel toutes les 45min entrecoupé d’une petite barre de fruit. Par contre, vers le 18ème km, plus j’avance, plus les sensations sont moins bonnes.
Tout d’abord, ce sont des petites crampes au ventre, heureusement passagères.
Puis arrivé au ravito du 20ème km, j’ai vraiment envie de m’arrêter pour la première fois. J’en profite pour boire un verre d’eau… qui ne me désaltère pas vraiment.
Je repars, mais je ne sais pas, j’ai l’impression que le ressort s’est cassé. Je passe néanmoins la barre des 21,1km après 1h53’57 » de course. Ce qui en fait mon RP sur la distance !
Voir la mer et … se crasher !
Mais malgré ça, le moral n’y est plus vraiment sans que je sache l’expliquer. En montant sur la digue, je croise Bernard qui a environ 400m d’avance sur moi, mais ça ne me donne pas le coup de boost espéré.
Que du contraire, mentalement je commence à gamberger. Je me sens même un peu nauséeux
Je me dis: « Bon sang, il me reste 20 bornes de souffrance sur ce marathon de Bruges 2022, j’y arriverais jamais ! » Mon rythme a également fortement chuté, je lutte à présent pour tenir un 10,8km/h de moyenne. Alors que l’année précédente, à pareil endroit, j’étais toujours bien.
J’arrive quand même au ravito du 25ème mais c’est vraiment compliqué, le moral est dans les chaussettes. Je bois 2,3 verres d’eau, mais ça n’étanche de nouveau pas ma soif.
Du 25ème au 30ème, le calvaire commence, mon rythme diminue à vue d’œil, plus moyen de tenir le 10km/h à présent. Je vois le fameux pont au loin et je me dis que ça va être un enfer.
Quand ça veut plus, ça veut plus
Malgré tout je signe quand même mon RP sur 30km en 2h48’12 » mais je n’ai plus d’énergie. Entre le 30ème et le ravito du 35ème je commence à même marcher de temps en temps. Le rythme baisse drastiquement de nouveau.
Et ce qui devait arriver arriva : le drapeau des 4h me dépasse… et me laisse sur place ! Je tiens encore un peu de course jusqu’au ravito, mais là ça y est, je sais mon objectif totalement raté et je suis complètement HS.
En plus je n’arrive plus à avaler quoi que ce soit, c’est vraiment une galère sans nom.
Arrivè au 36ème, je me dis que c’est fini, j’arrête les frais. Je décide donc de continuer en mode marche rapide jusque la fin. Les gens et d’autres coureurs tentent de m’encourager, mais dans ma tête la course est finie. Je commence même à chater sur mon smartphone, j’apprends ainsi par cette voie que Pierre a abandonné au 25ème.
Les kms finissent par passer, Bruges se rapproche petit à petit. Mais même en marchant, ça reste compliqué car je n’ai plus aucune énergie.
Mais au moins, je ne prends plus de trop risque avec ma santé, c’est bien là le plus important.
Arrivé à Bruges, sur les 500 derniers mètres, j’arrive à reprendre un footing hyper léger pour au moins passer la ligne en courant. On me donne la médaille finisher, mais dans ma tête, je ne la mérite pas vraiment. OK je suis finisher, mais pas comme je l’aurais voulu.
Conclusion
4h33’43 sur ce marathon de Bruges 2022. Quasi 30min de plus que l’année passée, que dire ?
Sur le moment je n’ai pas vraiment compris ce qui a bien pu se passer. Avec un peu de recul, je pense que 2 facteurs ont joué :
- je me suis déshydraté sur la première partie de course et quand je m’en suis rendu-compte, c’était bien trop tard
- Pierre m’a probablement contaminé avec ses microbes car j’ai été malade la semaine qui a suivi. Mon corps n’était probablement déjà plus à 100%
Pourtant, une grande frustration m’envahit quand je repense à cette épreuve car je m’y étais vraiment bien préparé. En ce moment, je ne sais pas si je participerai un jour à un marathon à nouveau, mais il faudra beaucoup me convaincre tant je reste amer.
Rien à faire, j’avais pensé à presque tout mais malgré ça je me suis quand même fait « avoir » en ne buvant pas assez alors qu’il faisait chaud ce dimanche. Voilà qui me rappelle le semi-vert d’Amay 2016 où j’avais subi la même mésaventure…
A présent, je vais penser mes plaies tant physique (ampoule, ongle décollé…) que morales.
A bientôt pour de nouvelles aventure !