Voici quelques conseils pour baliser un trail. En effet, depuis peu, je me suis impliqué dans l’association Run4All qui organise 2 trails et j’ai donc eu l’occasion de baliser les 2 courses.
La première, en mai avait été un peu compliquée car des petits malins nous avaient enlevé des balises. Heureusement, pour le second trail, tout s’est parfaitement déroulé.
Baliser un trail, par quoi commencer ?
En tout premier, et ça me paraît logique, choisissez vos parcours. Il existe beaucoup de sites web/applications qui permettent de créer de chouettes parcours comme Strava, ou Openrunner par exemple.
Nous, on est partis sur 4 parcours pour tous les niveaux :
- un parcours d’initiation pour les débutants (max 10km)
- un second parcours intermédiaire pour les gens avec un peu d’expérience (max 15km et 350-400m D+)
- un clairement costaud, mais accessible à un maximum de traileurs (+/- 25 km et 700-900m de D+)
- le parcours phare pour les traileurs les plus aguerris (+/- 35k et + de 1000m de D+)
Essayez au maximum de créer des portions communes sur vos différents parcours. Ça facilite grandement les choses ! Même chose, réfléchissez bien où vous allez placer les ravitaillements pour qu’ils soient facilement accessibles en voiture.
Pour l’anecdote, lors de notre dernier trail, le 14km passait dans le sens inverse sur une portion (un single track de malade qu’on voulait absolument proposer à tout le monde) par rapport aux grandes distances. Je ne vous raconte pas l’arrachage de cheveux pour éviter les confusions. Notre seule solution a été de décaler certaines heures de départ. Donc, si vous pouvez éviter cette difficulté, n’hésitez pas !
Pensez aux autorisations
Assurez-vous également que le parcours est adapté aux conditions météorologiques et que vous avez l’autorisation de l’utiliser.
Concernant ces autorisations, vérifiez bien si vous passez sur des chemins publics et/ou privés. Si votre parcours passe par des chemins privés, assurez-vous que les propriétaires soient OK de laisser passer les coureurs sur leur propriété avant toute chose. Parfois, certaines personnes ne savent même pas qu’ils possèdent un terrain sur une colline au-dessus de la ville (ne rigolez pas on a eu le cas…). Un petit coup de fil, un petit message et généralement c’est OK.
Validez aussi vos parcours auprès des autorités compétentes (ici en Belgique, il s’agit de la Division Nature et Forêt). La plupart du temps, le retour sera positif, mais si le trail se déroule durant la reproduction, ou la nidification d’une espèce, il faudra peut-être revoir vos plans.
Et oui, en tant que traileurs, on aime la nature et on la respecte, on n’est pas là pour déranger les animaux qui souffrent déjà assez de leur habitat restreint.
L’étape du balisage
Il est important de baliser le trail de manière claire et visible pour permettre aux coureurs de suivre le parcours et de s’orienter.
Voici quelques conseils pour vous aider à baliser votre parcours de trail de manière efficace.
Utilisez des balises de couleur
Utiliser des balises de couleur pour signaler l’itinéraire à suivre est une excellente idée !
Vous pouvez utiliser de la rubalise ou des drapeaux de couleur pour marquer le parcours, en optant pour des couleurs qui se distinguent bien de l’environnement. Et attention, une balise qui se voit bien en hiver, peut être totalement invisible en été avec les feuilles sur les arbres.
Vous pouvez également utiliser des marqueurs au sol (ou sur les arbres/rochers). Il s’agit de marques ou de flèches tracées au sol avec de la peinture ou de la poudre, qui permettent de guider les coureurs le long du parcours.
Clairement, par expérience, je déconseille ce système. En effet, soit on utilise de la peinture bio-dégradable qui s’efface rapidement, soit la peinture est visible durant de longs mois. Pour la peinture bio-dégradable, vous l’aurez compris, le risque , c’est qu’elle s’efface trop vite ! Une grosse pluie la veille de votre course, et c’est la galère. Pour la peinture « classique », si on aime la nature, on ne va mettre de la peinture partout dans les bois ! Et puis si tout le monde fait ça, comment pourrions-nous nous y retrouver au final ?
Par contre, il est important de placer les balises de manière régulière tout au long du parcours. Les coureurs doivent suivre facilement l’itinéraire. Essayez de ne pas espacer les balises de plus de 30 mètres, en particulier dans les sections les plus difficiles ou dans les endroits où il y a des bifurcations possibles.
Et surtout, n’oubliez pas de marquer les intersections de manière claire là où il y a plusieurs chemins possibles et où les parcours se séparent ! Et n’oubliez pas le rappel quelques dizaines de mètres plus loin pour rassurer les participants.
Utilisez des panneaux indicateurs :
Outre les balises de couleur, vous pouvez également utiliser des panneaux indicateurs pour guider les coureurs. Par exemple, vous pouvez placer des panneaux avec une flèche et la distance jusqu’à la prochaine balise ou la fin du parcours. Ces panneaux peuvent être utiles pour donner une idée de l’avancement du parcours et pour encourager les coureurs.
Prévoyez des balises de secours :
Il est recommandé de prévoir des balises de secours en cas de mauvais temps ou de panne de matériel. Vous pouvez utiliser des balises réfléchissantes ou lumineuses, qui seront visibles même dans des conditions de faible luminosité.
Je me rappelle qu’une semaine avant notre trail, il avait neigé. Forcément, toutes les marques au sol qu’on avait placées une semaine avant étaient illisibles. Il faut être pris pour être appris, comme on dit.
Balisez de manière intelligente
Une fois que vous entamez le balisage, préparez tout le matériel nécessaire pour baliser le parcours. Pour être efficace, prenez assez de rubans de balisage, des panneaux de signalisation et des signes de direction. Histoire ne pas devoir retourner à certains endroits les jours qui suivent, avec tous les risques d’oubli possibles.
Commencez par baliser les points de départ et d’arrivée, puis balisez le parcours en suivant les itinéraires prévus. Assurez-vous que tous les panneaux et les rubans de balisage sont bien visibles et que les signes de direction sont clairs. Une fois que le parcours est balisé, effectuez un dernier contrôle pour vous assurer que tout est en place et que le parcours est facile à suivre.
Au niveau du timing, effectuez un pré-balisage léger une semaine avant l’épreuve pour valider le parcours sur le terrain (avec quelques points de peinture bio-dégradable bien visibles).
2,3 jours avant la course, c’est le moment de baliser tout à fond. C’est par expérience que notre équipe utilise ce timing car si on le fait trop tôt, il y aura toujours l’un ou l’autre « plaisantin » pour gâcher votre travail en enlevant l’un ou l’autre ruban.
Le jour de la course
Informez les participants de la façon de suivre le parcours et de ce qu’ils doivent faire en cas de problème ou de blessure.
Une idée: lorsque vous créez vos flèches et panneaux pour les intersections et autres bifurcations, ajoutez le numéro de secours avec les coordonnées GPS de l’endroit. Ça peut aider !
Prévoir une équipe de dé-balisage
Une fois les derniers participants lancés sur votre parcours, lancez directement quelques membres de votre équipe pour dé-baliser le parcours. Avec pour objectif d’enlever un maximum de chose très rapidement pour garder de bons rapports avec les propriétaires des terrains parcourus et les autorités. Si vous souhaitez réorganiser votre événement un an plus tard, ce serait stupide de s’attirer les foudres des autorités et des riverains en négligeant ce travail, certes rébarbatif mais essentiel.
N’hésitez pas à segmenter le tracé en plusieurs étapes car enlever toutes les balises prend énormément de temps.
Il faut en effet:
- décrocher tous les rubans de balisage
- enlever les panneaux
- et ramasser les déchets des quelques « indélicats »
Même si l’équipe de dé-balisage court entre les balises, il faut compter plus ou moins le double du temps que ces mêmes coureurs auraient mis en course.
Quelques jours après votre événement, refaites le parcours pour ramasser les dernières balises. En effet, par expérience, on a beau être méticuleux, au bout de quelques heures, on passe à côté de certains rubans sans le vouloir.
Baliser un trail, pour conclure
Il est important de suivre ces étapes de manière rigoureuse afin de garantir la sécurité et le confort des participants et de garantir la réussite de votre trail.
Pour résumer :
- on commence par dessiner les différents parcours sur une carte en essayant de placer un maximum de tronçons communs et les ravitos
- on demande toutes les autorisations nécessaires
- Une semaine avant on effectue un « pré-balisage » pour valider le parcours sur le terrain
- 2 jours avant la course, on balise les parcours
- le jour du trail, on explique bien tout et on dé-balise un maximum
- quelques jours après, on ramasse les dernières balises oubliées.
En suivant ces conseils, vous devriez être en mesure de baliser un trail de manière optimale et efficace.
Quel travail! même si on ne fait partie d’une équipe de balisage, il est important que les participants, comme moi, se rendent compte du travail en amont et surtout après!
Merci à tous les bénévoles qui préparent et qui sont là le jour J pour nous faire vivre des moments exceptionnels!
Et oui moi non plus je ne m’en rendais pas compte avant de passer « de l’autre côté ». Mais quand on voit le sourire des participants et le plaisir qu’ils prennent à découvrir les tracés, ça vaut toutes les récompenses 🙂
Merci pour cet article et tout le travail des bénévoles mis en lumière!
C’est un gros travail de mis en place sans compter le temps passé durant la course pour ravitailler les coureurs!
Un grand merci à tous les bénévoles qui prennent le temps de le faire!