Ton dernier sentier JiPi
Hier, j’ai perdu un ami.
Jean-Pol, JiPi, mon pote, est parti seul sur un sentier inconnu mais que nous emprunterons tous un jour.
On n’est jamais préparé à ce genre d’événements, et quand ça arrive aussi soudainement, on est totalement désemparé.
Il y a une dizaine de jours à peine, je t’avais croisé à la sortie d’un magasin. Tu m’avais directement demandé l’état de ma blessure.
La blessure va mieux JiPi, j’ai pu recommencer à courir.
La blessure, c’est au cœur qu’elle s’est déplacée à présent.
6 ans d’amitié
J’ai rencontré Jean-Pol lors de la seconde session du programme « Je Cours pour ma Forme » organisé en mars 2013 à Villers-le-Bouillet. Je faisais le 5-10 et lui le 0-5.
Lors du test final, qui se déroulait lors du Huy Night Run, ce diable de JP avait enchaîné le 5km par le 10km directement après. A l’arrivée, je n’en revenais pas ! Lui qui sortait du 0-5 venait de courir 15 bornes, comme ça, l’air de rien…
C’est surtout durant les mois qui suivirent que j’ai appris à le connaître et l’apprécier. Je me rappelle notamment d’une super sortie sur les sentiers hutois avec Fabian et la descente de la Lesse où, avec Yves on a avait pu constater l’immense athlète qu’il était.
Je me rappelle également de ce fameux Jogging des pompiers de Liège. Partis à fond avec Yves, JiPi nous avait dépassés tranquillement Rue Hors Château, cooool…
Je l’avais accroché et on avait fait toute la course ensemble. Dans la dernière ligne droite, j’avais tenté de le battre en accélérant, mais c’était sans compter sur son explosivité ! En deux temps, trois mouvements, il m’avait rattrapé et laissé sur place !
Quelques semaines plus tard, il avait remis ça au jogging de l’an neuf à Antheit !
Sacré JP…
les éoles, notre club
En 2014, on a créé ensemble le club des éoles à Villers-le-Bouillet. Et c’est aussi ensemble que nous sommes devenu animateurs JCPMF en septembre 2014.
La vie du club n’a pas été un long fleuve tranquille depuis sa création, on s’est d’ailleurs pris souvent la tête toi et moi. Mais malgré nos différences, il y a toujours eu ce respect mutuel et cette amitié au dessus des petites querelles et prises de becs sans importance. On râlait chacun dans notre coin, mais la semaine suivante, c’était oublié.
Et qu’est-ce que j’ai pu te maudire à chaque fois qu’on balisait le test de fin de session et que tu changeais 25 fois la flèche de place pour être sur qu’elle soit bien vue !
Et tes fameux bambous totalement invisible, qu’est-ce qu’on a pu en rigoler avec les autres.
Le trail, une passion commune
C’est également en ta compagnie que j’ai commencé à pratiquer le trail de façon plus régulière en 2015.
Je me rappelle, tu m’avais demandé de trouver un trail de 15-16km pour commencer. Et où est-ce que je te propose de t’inscrire ? A la Bouquetin, rien que ça !
Je pense que ce jour-là, c’est toi qui a du me maudire… Mais quelle aventure finalement hein ! Au moins, on ne l’a jamais oublié celle-là.
Et je te promets que lorsque j’aurai 60 ans (comme toi ce jour-là), si la vie me le permet, je la referai cette bouquetin en ton honneur.
Depuis ta blessure au genou, nos routes s’étaient un peu distancées. Tu avais suivi la voix de la sagesse en essayant de « ménager la monture » comme tu nous le répétais souvent alors que moi j’ai eu tendance à faire un peu l’inverse…
De ce fait, on ne courait plus si souvent ensemble sauf lors de ces sorties « tous groupes confondus » au club qui te tenaient tellement à cœur. Ta bonne humeur sur le parking et lors des échauffements vont me manquer terriblement.
Sache que ces 6 années passées à tes côtés m’auront marquées à tout jamais.
Adieu l’ami, bonne route dans l’au-delà.