Un manque d’humilité ?

Je l’avoue, au moment de m’inscrire à ce Trail des Idylles 2018, je n’ai vraiment pas mesuré la difficulté que représentaient ces 24km et 1000m de D+ du côté de Malmedy. Après avoir fait 36km au Trail des sauvages, 24km, ça devait être cool…

Grave erreur…

D’autant plus que la veille, je participais à une Murder Party et que je suis rentré à 2h du matin. La fatigue, même si elle ne se fait pas trop ressentir, est bien présente.

Après environ 1h de route, me voici sur place pour récupérer mon dossard et retrouver quelques amis des Eoles, dont Fred, inscrit sur le 24km aussi.

Le temps est magnifique et je suis un peu surpris part la chaleur (20° +/-) au moment du départ à 13h30.

Trail en duo

Avec Fred, on a plus ou moins le même niveau et on décide donc de courir ensemble au maximum. Il prépare un 60km fin mai et est là en mode prépa.

Le début est donc assez cool.

Directement nous sommes plongés dans les magnifiques vues de la vallée de la Warche. On en prend plein les yeux ! Je le dis souvent, mais je suis vraiment tombé amoureux de la région des Hautes Fagnes. C’est à chaque fois un plaisir d’y revenir et parcourir ses nombreux sentiers.

Vers le 3ème km, nous sommes au sommet d’une descente assez impressionnante… C’est quasi à pic et il faut se montrer très prudent pour éviter la chute. L’air de rien, c’est également très contraignant pour les muscles. En effet, dès la première grosse côte qui suit, je sens déjà mes mollets et quadriceps chauffer.

Vers le 6ème km, on rejoint les coureurs du 13.5km, c’est assez sympa. On restera ensemble environ 3km avant de se séparer.

Toujours avec Fred, j’avance sur un rythme assez régulier, les kms défilent.

Aïe mon genou

Nous sommes à présent au 9ème km, juste après une nouvelle belle côte. Sur le chemin, il y a un sapin à enjamber. La jambe gauche passe, mais au moment ou ma jambe droite passe, je ressens comme une décharge électrique au niveau du genou.

Je n’avais pas vu le reste d’une branche pointue ! Gros choc et grosse frayeur…

Heureusement, plus de peur que de mal. Après un petit arrêt, et malgré le sang, je constate qu’il ne s’agit que d’un gros coup direct sur le genou avec une belle écorchure.

Après quelques kilomètres, la douleur ne sera plus que superficielle.

L’objectif est d’arriver au ravito à présent car j’ai vraiment envie d’eau fraîche. Avec la chaleur, le contenu de mon sac est chaud, et ça ne désaltère que très moyennement je trouve.

Le ravito se trouve au 14ème km et en arrivant, Fred me dit qu’on atteint presque les 500m de D+. La fin va faire très mal…

6km en enfer

Jusqu’au 18ème km, ça va. Ce n’est pas plat mais c’est gérable et j’avance d’un bon pas. Je me retrouve même seul car Fred a un problème avec ses chaussures qui l’oblige à s’arrêter quelques instants.

Pile au début du 19ème : le mur

Et il fait mal, je trouve rapidement 2 morceaux de bois pour m’aider, et c’est parti. Mètre après mètre j’avance sur ce flan de colline totalement improbable. Je dépasse même quelques concurrents complètement à bout.

1km plus loin, c’est le sommet… Et on redescend directement. Il retse encore une fameuse côte à gravir un km plus loin.

Quand j’y arrive, je ne sais pas pourquoi, mais dans ma tête ça monte jusqu’au 24ème (nous sommes au 21ème). Et ça me « casse » complètement tant j’ai du mal à avancer dans cette dernière ascension.

La première partie est en lacet, après un début très difficile je trouve un rythme constant. Une fois sorti, la côte  continue et là je commence à souffrir réellement de la soif.

Grosse défaillance

Je n’ai quasi plus rien dans ma poche à eau. Juste avant le sommet, il y a un groupe de musiciens et je dois leur demander un peu à boire. Ils m’annoncent un ravito surprise 200m plus loin. Quel soulagement !

Arrivé à ce ravito je me précipite sur les gobelets d’eau et même de coca pour reprendre du sucre. Fred qui a beaucoup mieux géré la côte en profite pour me rejoindre… et me dépasser. Je n’ai en effet pas la force de lui emboîter le pas directement.

Bon allez il reste 2km (le sommet de la côte était bien au 22ème et pas au 24ème comme je me l’imaginais…), il faut terminer à présent.

Fred est environ 200m devant moi, mais je suis incapable de le rejoindre. Surtout qu’il reste encore quelques mètres à monter avant l’arrivée.

Dernière petite côte, dernière descente et je vois la ligne que je franchis après 3h34min.

Conclusion

Je parlais de manque d’humilité au début  et cette course m’a remis un peu les pieds sur terre; Enchaîner 2 gros trails à  2 semaines d’intervalles, c’est peut-être un peu de trop pour mon niveau actuel.

Mais je ne regrette certainement pas d’avoir pris le départ de ce Trail des Idylles 2018 !

Je pense que niveau parcours, c’est de loin le plus beau qu’il m’a été donné de courir. Des vallées encaissées aux sommets des Ardennes, j’en ai pris plein la vue !

Si l’agenda le permet, j’espère encore pouvoir revenir dans un an pour revivre ça !

Merci à Sylvain Cobben et Luc Ypher pour les photos.